• Higonokami

  • Même si tout le monde peut s’offrir le couteau higonokami pour ses multiples utilités, l’outil s’identifie avant tout aux samouraïs. Son succès auprès du public est tout justifié. Voici l’essentiel de ce qu’il convient de savoir sur cette merveille de la coutellerie traditionnelle nippone.

Le couteau higonokami c’est quoi ?

D’apparence, l’objet laisse voir un bout de métal sobre arborant des inscriptions en japonais. Sur le manche, on peut apercevoir un samouraï gravé. Il s’agit de la représentation du célébrissime Miyamoto Musashi.

Histoire du couteau higonokami

La recherche d’une alternative au katana de samouraï par les forgerons a été le déclic pour la création du couteau higonokami. C’était précisément en 1896, en pleine révolution industrielle. L’appellation higonokami veut dire «Seigneur de Higo». C’est également un clin d’œil à la ville où l’accessoire a vu le jour.

La popularité de l’higonokami était telle que même les écoliers l’utilisaient. Un concours était d’ailleurs initié pour récompenser le plus habile à tailler un crayon à l’aide du précieux outil.

C’est dans les années 60 que le port de ce couteau traditionnel fut interdit aux mineurs en raison d’un meurtre perpétré au katana.

À une certaine période, d’autres nouveautés de coutellerie ont fait ombrage au couteau higonokami. La passion de certains collectionneurs a cependant su donner un nouveau souffle à cet objet attachant.

Présentation globale du couteau higonokami

Typique de la culture nippone, ce poignard a la finesse d’un sabre de samouraï. Si sa commercialisation remonte à la fin du XIXe siècle, il est encore considéré de nos jours comme l’un des meilleurs couteaux à tout faire.

D’un style à la fois simple et marqué, le couteau higonokami se reconnaît aisément. La lame est :

  • pliable ;
  • pointue ;
  • extrêmement tranchante.

C’est en couches superposées d’acier carbone qu’elle est faite. Pour ce qui est du manche, il se constitue de laiton, lequel porte souvent la signature du forgeron qui en est l’auteur.

Ce couteau pliant se transporte avec facilité et discrétion. Au-dessus du manche, se trouve une lentille qui actionne le déploiement et le rangement du métal coupant. De plus, le système de blocage Piémontais, qui rend possible le maniement automatique du tranchant, assure confort et sécurité.

Principales caractéristiques du couteau higonokami

Comme souligné précédemment, l’accessoire peut parfois paraître basique, mais il est particulier dans sa conception. À l’origine, la lame se compose d’une première couche solide que viennent encadrer deux autres plus souples.

Aujourd’hui encore, cette tradition se maintient dans la technique de fabrication. Attention, il faut savoir que seuls une cinquantaine de fabricants produisent le couteau higonokami authentique.

La notoriété de cet accessoire n’est pas due qu’à son tranchant. Elle vient aussi de son design analogue à celui d’un katana.

Par ailleurs, les utilisateurs apprécient beaucoup de pouvoir plier cet instrument coupant et de l’emmener partout en toute sécurité.

L’utilisation du couteau higonokami

Pour la solidité et l’efficacité de coupe qu’on lui connaît, cet instrument de poche se prête à de nombreuses tâches :

  • cuisine ;
  • utilisation au bureau ;
  • travaux d’artisanat ;
  • outil de chasse ;
  • accessoire de partie de pêche ;
  • camping ;
  • arme de défense, etc.

Le couteau higonokami est utile dans de nombreuses occasions.

Un indispensable pour la cuisine

En général, c’est d’une kyrielle de couteaux qu’on dispose pour faire à manger. Pourtant, il suffit de s’équiper d’un couteau higonokami pour se sortir d’affaire. Il est capable de :

  • couper la viande ;
  • découper le poisson ;
  • hacher les légumes ;
  • d’éplucher des pommes de terre, etc.

La liste est loin d’être complète. De plus, quand vient l’heure du repas, on peut s’en servir pour manger. C’est d’ailleurs pratique pour ceux qui sont tatillons sur l’hygiène dans les restaurants.

En effet, certaines personnes emportent avec elles un couvert en miniature. Cela évite de recourir aux fourchettes et aux couteaux publics.

Un outil indispensable au bureau

Naguère, les plus petits en faisaient un taille-crayon. Les adultes peuvent en faire de même aujourd’hui. Ceux qui sont encore attachés aux traditions continuent au Japon de tailler des plumes d’oies avec ce couteau à des fins de calligraphie.

En outre, le couteau higonokami sert aussi à ouvrir du courrier, même si l’utilisation des boîtes électroniques raréfie la pratique. Aussi, il est de plus en plus fréquent de voir cette lame ravir la vedette au ciseau.

Besoin d’un grattoir ? La pointe de cet instrument polyvalent fait parfaitement le travail. Cette fonctionnalité est l’une des préférées des bricoleurs et autres touche-à-tout.

Un instrument de choix pour les artisans

Lorsqu’on pratique de la sculpture par exemple, on sait combien il est important d’être précis. Le souci du détail devient obsessionnel. Ainsi, pour réaliser des finitions irréprochables, certains outils sont incontournables, et c’est bien le cas du couteau higonokami.

Ce fin canif aide les artisans à tailler du bois avec précision. Il leur sert à donner forme aux œuvres d’art et surtout à les parfaire. Tel un scalpel, l’objet réussit à gratter juste ce qu’il faut pour obtenir un résultat probant.

Un accessoire de chasse

Partir pour une battue en prenant sur soi le strict minimum, c’est carrément tendance. Les chasseurs de perdrix s’équipent volontiers du couteau higonokami pour ses multiples emplois.

Il a déjà l’avantage de ne pas être encombrant. Une fois le gibier acquis, le dépecer devient facile. Ceux qui allient le plaisir des travaux champêtres à la chasse sont les plus privilégiés.

En effet, il suffit de déterrer quelques tubercules d’igname pour accompagner un rôti de rat géant. Ainsi, il suffit de s’équiper de ce couteau pour peler les tubercules et des fruits, sans oublier le traitement du gibier.

Un assistant du pêcheur

Tout comme les chasseurs, les pêcheurs se font de petits repas à la surface de l’eau, bien calés dans leur barque. Cuisiner du poisson nécessite d’abord de l’écailler avant de le découper.

Quelles que soient les grosseurs des fruits de mer et des poissons piégés, on se sort d’affaire. À l’exception des baleines et des requins bien entendu.

Un compagnon d’exception lors des campings

Il y a toujours, une petite installation à faire qui nécessite de :

  • couper une corde ;
  • gratter un scotch trop collant ;
  • resserrer une vis, etc.

Par ailleurs, couper des tranches de pain ou de fruit pour se les partager en famille, c’est confortable. Cela donne un sentiment d’indépendance. Point besoin d’aller importuner le voisin de la tente voisine.

Une arme de défense

Lorsqu’on est un noctambule, on sait forcément que la nuit n’est pas toujours sans risque. Les agressions sont légion. Que l’on soit une femme ou un homme, sortir armé d’un couteau higonokami peut être rassurant pour soi. Psychologiquement au moins.

Il suffit parfois d’exhiber son arme lors d’une tentative d’agression pour dissuader ses assaillants. Même lorsqu’on ne sait pas forcément s’en servir, c’est protecteur.

De toute façon, avoir sur soi ce poignard permet de tenir en respect des personnes mal intentionnées, ne serait-ce que le temps de crier à l’aide. C’est donc une arme bénéfique pour les femmes qui vivent dans des milieux où les viols sont récurrents.

L’entretien de l'higonokami

Un couteau higonokami possède, comme tout bon poignard japonais, une lame d’une finesse presque exacerbée. L’acier qui le constitue est très dur. C’est pour cela qu’il est très acéré et nécessite un affûtage peu régulier.

Ces deux grandes qualités impliquent cependant deux inconvénients majeurs. D’une part, l’objet montre une faiblesse en cas de découpes à risque. D’autre part, il est fortement sujet à l’oxydation, les aciers japonais comportant une grande proportion de carbone.

Éviter de découper certains aliments

Pour un bon maintien de son couteau higonokami, il est crucial de ne pas l’utiliser pour traiter tout ce qui est trop dur. C’est également en lui épargnant au maximum des torsions qu’on en bénéficie longtemps.

Voici quelques ennemis de cet instrument :

  • courge butternut ;
  • potimarron ;
  • fruits à noyau dur, etc.

Melon et pastèque sont des fruits à peau dure. Ils peuvent endommager un tel couteau comme le ferait aussi un aliment surgelé.

Bien nettoyer son couteau higonokami

Vu qu’il est très coupant, il faut être vigilant quand on le nettoie. Pour ne pas avoir à frotter avec force au risque de se blesser, il est prudent de ne pas le laisser sécher après un usage. De plus, l’acidité de certains aliments favorise l’apparition de taches disgracieuses. Un lavage immédiat facilite les choses. Un peu de savon et une eau abondante seront nécessaires.

Juste après, le séchage doit se faire à l’aide d’un torchon sec et doux.

Le graissage du couteau est la meilleure façon de parer à la rouille. Ainsi, lorsque l’instrument doit rester inutilisé pendant longtemps, il est recommandé de l’enduire d’une huile minérale.

C’est idéalement dans un lieu sec, donc exempt d’humidité, qu’il faut conserver le couteau higonokami.

Au Japon, l’entretien de ce joyau tient rigoureusement compte des matériaux en jeu. La lame est généralement fabriquée en :

  • acier damas ;
  • blue steel (Aogami) ;
  • shirogami (white steel) ;
  • SK.

Quant au manche, il est fait d’acier, de fer, de laiton, de fibre de carbone et de bois. Ce dernier matériau doit éviter l’infiltration de l’eau sous peine de se fendiller.

Lorsque le laiton constitue le manche, une patine apparaît à la longue. Dans ce cas, il est possible de recourir à une pâte ou une à solution qui sert à polir. L’oxydation peut alors s’enlever.

L’affûtage de ce couteau polyvalent 

Parmi les opérations d’entretien, il y a l’aiguisage. Une pierre dédiée est indispensable. Elle peut être du type à employer de l’huile ou de l’eau.

Pour améliorer le tranchant du couteau higonokami, il faut le tenir incliné à 30° sur la pierre d’aiguisage. Il ne reste plus qu’à pousser la lame le long de la pierre. Le mouvement doit se faire comme si l’on tranchait une couche de chair au-dessus de la pierre.

Il est également possible d’adopter un angle de 20°. Dans ce cas, on obtient un tranchant bien plus net, mais cependant peu durable. La constance doit être de mise quant à l’angle choisi pour affûter son arme.

Au pays du soleil levant, le couteau higonokami est une star, et on sait désormais pourquoi.